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Focus sur la commune de Malicounda : Un modèle économique à copier…

Le Directeur de Cabinet du Maire de Malicounda nous a reçus à son bureau, ce vendredi, pour échanger avec nous sur des questions de développement concernant la commune. A titre de rappel, Mor Fassa Ndiaye dira que Malicounda, comme toutes les autres communautés rurales qui ont été érigés par la loi de 1972, est aujourd’hui une commune de plein exercice à travers l’Acte 3 de la décentralisation. Au cours de l’entretien, il nous dresse le tableau des acquis…

A propos de la démographie, de l’étendue de la commune

Sur le plan démographique, la commune de Malicounda compte environs 66 000 habitants avec le recensement de 2015 qui a été publié par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Sur le plan de la superficie, on peut dire aussi que c’est la deuxième commune dans le département de Mbour avec 124 km2.

Il est important de rappeler que Malicounda, à travers l’Acte 3 de la décentralisation, est devenue commune et a eu son premier maire qui s’appelle Maguette Sène, un administrateur civil. C’est quelqu’un qui a rénové en prenant la commune d’un point A à un point, je dirais, Z ; puis que dans les domaines que pourrez toucher, vous pouvez voir ses réalisations qui sont visibles.

Malicounda ; un exemple de gestion foncière

Là où je vais même accentuer mon intervention c’est dans le sens de l’assainissement, de la gestion foncière qui constitue le casse-tête quasiment de toutes les communes à travers le pays.

Avant l’avènement de Maguette Sène, il y avait beaucoup de litiges fonciers à Malicounda. Lorsqu’il est venu à la tête de la municipalité, le maire a souhaité mettre en place des stratégies de gestion qui relèvent d’un véritable manager. Il a vu qu’aujourd’hui, la question foncière mérite d’être posée sur la table afin d’en trouver des solutions par rapport à la gestion. Je peux vous donner quelques exemples :

  1. Si vous avez acheté une parcelle à titre d’habitation et que vous voulez procéder à la mutation de la parcelle ; d’abord, pour les papiers que vous devez fournir afin qu’on puisse passer à l’opération ; si vous êtes propriétaires de la parcelle, impérativement vous êtes tenus d’être présents à la municipalité pour signer sur le registre foncier.
  2. Si vous avez une parcelle qui se trouve dans une zone qui a été lotie bien avant notre avènement, il faut impérativement faire recours à un huissier de justice qui va procéder à un constat que vous allez nous fournir plus la fiche de vérification qui vous sera délivré par la commission domaniale, après avoir vérifié dans le registre de la commune. Et s’il est avéré que la personne détentrice de cet acte administratif- là a été seulement enregistrée au niveau du registre, on procède à l’élaboration de la mutation. Et à partir de ce moment, le maire prend la responsabilité de signer pour changer le nom qui était sur l’acte afin de le passer à une autre personne.

L’ingéniosité du maire Maguette Sène pour l’implantation de la centrale solaire…

En plus de la gestion foncière, Malicounda peut être cité en exemple dans tous les domaines. L’ingéniosité du maire Maguette Sène à travers l’implantation de la centrale solaire au niveau de la commune peut être cité en exemple pas seulement au Sénégal mais à travers toute l’Afrique.

Lorsque la centrale solaire devait être implantée à Malicounda, on sait que c’est un partenariat public- privé entre l’Etat, un promoteur privé et ladite commune. Ce sont des hectares terres, à usage agricole par certains habitants de Malicounda, qui devaient être utilisées pour l’implantation de la centrale ; le maire avait jugé nécessaire de signer une convention entre les parties. Dans laquelle convention, on devait impérativement prendre en compte toutes les préoccupations des populations locales, surtout les propriétaires de terres.

Au cours des négociations, le conseil municipal dirigé par le maire est allé jusqu’à entrer dans le capital de la centrale solaire à hauteur de 5%. C’est un acquis.

La deuxième chose est qu’on ne peut pas prendre les terres des propriétaires sans pour autant les indemniser ; au temps l’hectare a été évalué à environ un million. Le maire a jugé nécessaire qu’on puisse tripler le montant jusqu’à trois (3) millions l’hectare. Et sur les 100 ha, il y a une indemnisation qui a été dégagée de 300 millions de francs Cfa pour le compte des propriétaires de terres. Mais aussi, une autre redevance de 300 millions devait être versée à la municipalité pour l’accompagner dans le cadre de l’électrification rurale. Ce qui a fait qu’en 2017, le maire, avec l’équipe municipale, avait lancé un programme d’électrification rurale qui a permis d’électrifier tous les autres villages, à part le seul village de Roff.

Grace à cet acte posé par le maire Maguette Sène, tous les autres villages ont pu avoir accès à électricité. C’est un autre acquis.

Autonomisation des femmes 

Ce que le maire a fait à travers l’autonomisation des femmes est considérable. Lorsque Maguette Sène a accédé à la tête de la municipalité, il a pensé apporter un soutien à l’endroit des braves femmes dont, on ne peut parler de développement sans pour autant les impliquer, les associer.

Il a vu que la commune de Malicounda est composée de 22 villages. Et, dans chaque village il devait implanter une structure organisée qui va polariser un pôle composé de femmes. C’est ainsi qu’il a pensé à la mise en place d’un réseau de femmes. Dans chaque village, aujourd’hui, il y a réseau de femmes qui a été créé grâce à l’action du maire qui, au moment de l’implantation, les a accompagnées avec un financement de 500 mille francs Cfa au début. Ces dernières devaient être évaluées après six mois d’activités. Si on peut faire le bilan de deux d’activités de ces femmes, il y a des réseaux qui sont parvenus à multiplier leur capital à un montant de plus de 18 millions de francs Cfa. Le réseau qui a le capital le plus faible se retrouve avec 5 millions de francs Cfa. Tout cela, pour propulser la dynamique de développement endogène. Et, mieux encore, il est allé vers une circulation beaucoup plus adéquate à l’exercice des activités génératrices de revenus en pensant à la création des unités de production de savons après avoir formé ces femmes.

Aujourd’hui, dans la commune de Malicounda, quatre (4) unités de savonneries sont mises sur pied. Et, chacune est composée de 5 ou 6 réseaux de femmes à travers les 22 villages. La commercialisation des produits se fait entre ces réseaux qui constituent aussi la clientèle. Ce sont les femmes qui produisent et achètent elles-mêmes.

Voilà un modèle économique qu’on peut copier à travers le pays et qui peut permettre aux femmes d’être des actrices de développement. Notre ambition c’est de créer des champions nationaux à travers ces unités mises en place. Nous souhaitons que des femmes de Malicounda puissent effectuer des voyages au niveau national comme sur le plan international pour échanger les produits du terroir à travers le monde…

Propos recueillis

par Cheikh Seck NDONG

 

 

 

 

 

 

 

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