Réunis dimanche à Niamey pour une session extraordinaire, suite à l’attaque meurtrière d’Inatès, ayant fait 71 morts dans les rangs de l’armée nigérienne, les dirigeants du G5 Sahel ont demandé à la communauté internationale de s’impliquer davantage dans la lutte contre le terrorisme dans cette région.
Roch Marc Christian Kaboré et ses pairs ont étalé un chapelet de requêtes parmi lesquelles, la mise en place d’un plan, de type Plan Marshall pour accompagner les pays du G5 Sahel à endiguer la pauvreté considérée comme l’une des causes du terrorisme. Ils ont en outre appelé le Conseil de sécurité de l’Onu pour examiner favorablement leur requête consistant à placer le mandat de la force conjointe du G5 Sahel sous le chapitre 7 de la charte des Nations Unies.
La communauté internationale a répondu. Et ce n’est pas pour tendre l’autre joue. « Pour lutter contre la violence dans la région et renforcer la stabilité, nous avons besoin d’un engagement accru des gouvernements régionaux », a laissé entendre une ambassadrice adjointe américaine.
S’attaquant au tout sécuritaire dans les stratégies de lutte contre le terrorisme, Cherith Norman dont les propos sont rapportés par l’AFP, a indiqué « n’avoir qu’une réponse militaire empêche souvent de traiter les raisons qui sont à l’origine d’un conflit violent ». La diplomate américaine de rappeler aux chefs d’Etat du Sahel qu’ils sont les premiers responsables des échecs de leurs politiques en matière de lutte contre la pauvreté.
Le sommet de Pau, fixé au 13 janvier
Pour l’heure, la France qui est un partenaire privilégié des Etats sahéliens dans la lutte contre le terrorisme n’a pas répondu aux interpellations et attentes du communiqué final de la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel.
Initialement prévu ce 16 décembre, le sommet de Pau auquel le président français, Emmanuel Macron a invité ses homologues du G5 Sahel se tiendra finalement le 13 janvier prochain.
Outre les présidents des pays du Sahel directement touchés par le terrorisme, des dirigeants d’organisations internationales sont conviés à cette rencontre qui devrait permettre de clarifier les positions des uns et des autres sur l’engagement de la France au Sahel.