«L’Afrique, la dernière frontière du développement, est la locomotive de la croissance mondiale ». C’est la conviction de Dr Cheikh Kanté qui a présidé, ce mardi, un panel sur la présentation du dispositif de suivi et d’évaluation. Pour développer l’Afrique, le ministre en charge du Plan Sénégal Emergent mise sur l’industrialisation telle que «l’a si bien rappelé le Président de la République, Macky Sall.
La capitale du Sénégal, Dakar, abrite depuis lundi 02 décembre 2019, une conférence sur le développement durable et la dette africaine, sous l’égide du FMI et des Nations unies. Le Cercle des économistes, qui est à l’origine de cet événement, espère y convaincre les investisseurs publics et privés d’augmenter massivement les investissements pour doubler rapidement la croissance des pays subsahariens qui plafonne à 3 % par an.
Pour construire un développement durable et une dette soutenable, a soutenu le ministre en charge du Plan Sénégal Emergent (PSE), les capitaux devront s’investir dans des projets riches en création de valeur sociale pour les Africains. Selon Dr Cheikh Kanté, cette conférence de Dakar identifie six secteurs clés sous-financés : l’eau, l’énergie, l’agriculture, l’éducation, le numérique et les télécommunications et enfin la mobilité.
Il a rappelé que l’important effort du Nord pour réduire l’endettement des pays africains a permis de réduire le rapport dette/PIB de ces pays de plus de 90 % dans les années 1980 à 53 % aujourd’hui. Ainsi, la question de la durabilité du développement de l’Afrique est plus prégnante dans les esprits que celle de la soutenabilité de leur dette. Si la prospérité du Nord depuis deux siècles fut fondée sur des énergies fossiles quasi gratuites, l’utilisation du même chemin par l’Afrique conduirait à une augmentation massive des émissions de CO2 dans le monde.
Néanmoins, la fin du mois est sans doute une urgence plus importante que la fin du monde, et l’imposition d’une transition énergétique coûteuse dans la région pourrait apparaître comme un nouvel impérialisme. Et comme le rappelle Catherine Wolfram de l’université de Berkeley (San Francisco), l’électrification est sans doute moins cruciale que l’accès à l’éducation et à la santé en Afrique.
Mais comme l’explique Thierry Déau, PDG de Meridiam et intervenant à la conférence de Dakar, « le coût de l’électricité photovoltaïque au Sénégal est bien inférieur à celui du pétrole lourd que le pays utilise pour produire aujourd’hui une majorité de son électricité ». Pourtant, le continent ne semble pas encore capable de réorienter son modèle de développement, et n’a guère été ambitieux dans ses engagements climatiques lors de la COP21 à Paris, en 2015. Il serait donc possible de combiner une croissance économique dont ces pays ont tant besoin, tout en limitant leur empreinte carbone.
Il s’agit donc d’une belle ambition pour la finance verte, poursuit-il, qui pourrait aussi engendrer d’autres avantages pour l’Europe, dont une atténuation de la crise migratoire et une source de financement de long terme pour nos systèmes de retraite dans les pays vieillissants.