La meilleure élève du Concours général 2019, Diary Sow, revient, dans cet entretien avec nos confrères du journal l’Enquête, sur ses ambitions et son amour pour les études.Elève au lycée scientifique de Diourbel, elle remporte, pour la deuxième fois d’affilée, la couronne de la meilleure élève du Sénégal. Elle s’est confiée à “EnQuête’’, à la veille de la cérémonie de remise des prix.
L’année dernière, vous aviez remporté la couronne du Concours général, cette année aussi. Comment se sent-on, après un tel palmarès ?
Bien, ça me rend très heureuse, surtout, je me sens fière de ce que j’ai pu accomplir. Je sais que ça a été un parcours très difficile, parsemé d’embûches. Mais, tout cela, j’ai réussi à le franchir grâce à l’appui de mes professeurs et du personnel de mon lycée. Ils ont toujours été là pour moi, pour me soutenir, pour me dire d’avancer et de ne pas trainer.
Vos parents, comment est-ce qu’ils vivent ces moments ?
Mes parents sont fiers, ils sont très heureux. Ils sont animés par le sentiment du devoir accompli, parce qu’ils se disent que depuis que j’ai commencé à étudier, avec tout le soutien qu’ils ont consenti pour moi, ils ont vu les résultats. Alors ils sont très fiers.
Vos professeurs, comment est-ce qu’ils vivent ces résultats ?
Mes professeurs, de partout, ils m’appellent pour me féliciter. Ils se sentent assez honorés, eux aussi. C’est une victoire à nous tous. C’est une preuve qu’ils ont accompli leur travail, réussi leur part du boulot, du marché, ils sont assez fiers.
Quel est votre secret pour votre percée dans les matières scientifiques, car vous avez été miss sciences en 2017, meilleure élève du Concours général 2018 et 2019.
Les matières scientifiques ont toujours été une passion pour moi, parce que je me suis toujours vue comme une scientifique. D’ailleurs, la série (S) que j’ai embrassée le prouve assez. Je suis assez douée pour les matières scientifiques. Les mathématiques, les sciences physiques, même les sciences de la vie et de la terre ont toujours été mes matières dominantes. Même si j’ai aussi une tendance assez littéraire. Je n’ai pas de préférence particulière, entre les matières scientifiques et littéraires. Je suis assez polyvalente, je m’intéresse à tout, même si je suis dans une série scientifique.
Est-ce que vous sentez parfois une confiance en vous, au point de vous dire que rien ne peut vous arriver ?
On pourrait le penser, on pourrait le croire, au vu de mes résultats. Mais il se trouve que je ne suis jamais assez confiante… Je veux dire, je suis confiante, j’ai toujours foi en mes capacités, en mon potentiel. Je sais que je suis capable d’accomplir beaucoup de choses, mais je ne le prends pas comme une évidence, sinon ça entraîne un certain laisser-aller, une nonchalance qui conduirait à la défaite. Alors non ! Je ne suis pas de ce genre d’élèves qui se croient au-dessus de tout. Je connais mes limites et mes capacités.
Qu’est-ce que vous projetez de faire dans le futur, afin de servir votre pays ?
Pour mes études universitaires, j’envisage surtout une carrière assez généraliste, parce que j’ai décidé de m’intéresser à plusieurs domaines. Je ne me vois pas vraiment comme une spécialiste en quelque domaine que ça puisse être. Je préfère embrasser plusieurs filières à la fois. Le système permet de pouvoir valser entre plusieurs domaines. Je compte faire l’ingénierie, la bio-informatique et surtout la génétique.
Quel regard jetez-vous sur votre cursus scolaire, surtout au lycée scientifique de Diourbel dont vous êtes la première promotion ?
Le lycée scientifique de Diourbel nous a accueillis en 2016, alors que nous venions tout juste d’obtenir notre Bfem. Ces trois dernières années ont été les plus dures de ma vie, parce que ça a été une période assez intense où on devait vraiment travailler beaucoup pour soutenir le rythme.
Mais je trouve que ça nous a formés, forgés, appris la persévérance, l’abnégation et l’amour du travail bien fait. Nous étions soixante. Imaginez, nous avons les soixante qui sont censés être les meilleurs du Sénégal, l’élite. Donc, il fallait beaucoup travailler, parfaire pour être à la hauteur.
Quel message lancez-vous aux élèves pour qu’ils s’orientent vers les matières scientifiques ?
Je demande surtout aux élèves d’embrasser les matières qui leur plaisent, de s’y dévouer corps et âme, parce que c’est ça qui compte. Quand on fait un travail, il faut surtout avoir l’envie de le faire. Qu’ils cherchent en eux le plaisir de faire ce qu’ils font, ça ira.
Les matières littéraires sont aussi bien, sinon même plus passionnantes que les matières scientifiques. Il se trouve que le Sénégal a besoin d’élèves dans toutes les disciplines possibles, qu’ils ne fassent pas de préférence, que le scientifique s’intéresse à tout. Qu’ils complètent leur formation aussi bien qu’il leur est possible de le faire.