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Eléments de langage  du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération: Amadou HOTT a rencontré le Secteur privé

Messieurs les Présidents et représentants des organisations patronales et professionnelles du Secteur Privé ;

Chers Collaborateurs ;

Je voudrais d’abord vous remercier d’avoir accepté notre invitation à cette première rencontre entre le Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération et les organisations professionnelles du secteur privé.

Votre acceptation dans des délais relativement courts témoigne de l’intérêt que vous portez au dialogue entre l’Etat et le Secteur Privé.

J’ai entrepris, depuis ma nomination en qualité de Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, des prises de contact avec tous les acteurs et partenaires relevant de mon département.

Cette rencontre de cet après-midi s’inscrit bien dans ce cadre et constitue une bonne opportunité pour partager avec vous acteurs du secteur privé du contexte de création du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, des orientations majeures de ce ministère pour le secteur privé, mais également de recueillir vos attentes afin de pouvoir définir des modalités de collaboration pour atteindre les objectifs visés.

Le contexte de création du ministère reste marqué par la fin de la première phase du PSE et le démarrage de la deuxième phase.

La mise en œuvre de la première phase du Plan Sénégal Émergent (PSE) qui s’est déroulée sur la période 2014-2018, a impulsé une nouvelle dynamique de croissance et contribué à la consolidation du cadre macroéconomique. Le taux de croissance du PIB s’est situé en moyenne annuelle à 6,6% au cours de la période, contre 3% entre 2009 et 2013, dans un contexte de maitrise de l’inflation et du déficit budgétaire.

La croissance a été portée par la consommation, les investissements et les exportations. Toutefois, la progression des exportations (taux de 9% en moyenne par an sur la période) est relativement faible et la productivité mérite d’être renforcée.

Durant la deuxième phase du PSE devant se dérouler sur la période 2019-2023, il s’agira de consolider les performances, de rendre la croissance durable, inclusive et créatrices d’emplois et de renforcer la compétitivité et la résilience de l’économie.

Cela nécessite de poursuivre les réformes pour améliorer l’environnement des affaires, d’élargir la base productive de l’économie, d’améliorer la compétitivité, de renforcer l’adéquation formation/ emploi, de promouvoir un Secteur privé fort, créateur d’emplois et de richesse pour porter la croissance et prendre le relais des investissements publics.

 Pour arriver aux performances évoquées ci-dessus, Monsieur le Président de la République a pensé lors de la mise en place du nouveau Gouvernement, créer le Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération. Le Ministère intègre dans ses domaines de compétence tous les aspects liés à l’économie, à la planification, à la coopération, aux partenariats public-privés et au développement du secteur privé. Vous comprendrez donc le ministère est désormais l’ancrage institutionnel de certaines structures de l’ex Ministère chargé de la Promotion des Investissements.

Il comprend différentes directions générales et directions et assure la tutelle de certaines structures. Il s’agit notamment de la :

Direction générale de la Planification et des Politiques économiques (DGPPE) ;

Un travail de réorganisation a été entamé dans un esprit de rationalisation pour plus d’efficacité au plan opérationnel et mieux refléter la volonté du Chef de l’Etat. Si les propositions faites sont approuvées, il y aura une Direction Générale de la Coopération et du Développement du Secteur Privé et des Partenariats renfermant en sein entre autres une Direction de la Coopération Economique et Financière, une Direction du Développement du Secteur Privé, une Direction des Financements Privés et des PPP et une Direction du Suivi et de l’Evaluation des Performances des Projets.

 En créant ce ministère, Monsieur le Président de la République a voulu accorder une oreille plus attentive aux questions d’animation de l’activité économique, de planification de notre développement socio-économique, de développement du secteur privé et des PPP, de relèvement de l’investissement privé pour assurer plus durabilité à la croissance et créer plus d’emplois et d’espaces budgétaires et de mobilisation de ressources extérieures avec une maîtrise de l’endettement.

En conséquence, la création du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération doit être perçue comme entre autres une volonté de trouver une réponse à la problématique de développement d’un Secteur privé national, principal moteur de la croissance économique avec un rôle de catalyseur dévolu à l’investissement privé étranger.

En effet, ce dernier ne devrait servir qu’à contribuer au développement des PME nationales ainsi qu’à l’émergence d’une classe d’entrepreneurs locaux en tissant des liens et partenariats financiers et commerciaux avec les PME permettant d’assurer le transfert de savoir-faire.

Pour atteindre les objectifs visés, il me semble absolument nécessaire que le département s’attèle à élaborer une politique ou une stratégie de développement du Secteur privé notamment par une meilleure adaptation du cadre juridique et institutionnel, le développement du Secteur financier, le renforcement des capacités …

Cette stratégie nous aidera à mettre en place des écosystèmes au niveau des secteurs d’activités impliquant les entreprises locales afin de leur permettre de tirer un meilleur profit des opportunités offertes au niveau de ces secteurs. Elle nous permettra également d’aider à une meilleure structuration des chaines de valeur, de mieux organiser le secteur privé afin de lui assurer une insertion harmonieuse dans toutes les opportunités d’affaires notamment les PPP.

Nous sommes d’avis que la faiblesse des capacités financières individuelles ne doit pas être un frein. Il faut juste organiser les acteurs en les aidant à mutualiser les moyens à travers notamment des véhicules appropriés leur permettant de pouvoir mobiliser des ressources additionnelles et investir dans les projets rentables.

Le succès d’une politique de développement du secteur privé dépendra du niveau d’implication du secteur privé dans sa conception et le suivi de sa mise en œuvre et nécessitera que le Gouvernement et le Secteur Privé convergent vers une vision commune, celle d’édifier une économie ouverte, compétitive et concurrentielle où le privé national jouera un rôle primordial.

Une telle démarche nous permettra en outre d’être en phase avec la dynamique communautaire qui vise à doter l’Union d’une stratégie régionale de développement du secteur privé communautaire. D’ailleurs, mon département a reçu récemment une mission circulaire de collecte d’informations de la Commission de l’UEMOA dans les pays membres dans le cadre de l’élaboration de cette stratégie régionale.

C’est pourquoi j’attache une importance particulière à la redynamisation du dialogue public-privé par l’instauration de cadres sectoriels d’échanges aux fins d’identifier les contraintes spécifiques à l’ensemble des secteurs de l’économie, ce qui devrait conduire à la mise en place d’écosystèmes favorables à l’édification d’un tissu d’entreprises denses et compétitives dans un contexte marqué par l’entrée en vigueur de l’accord portant création d’une zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).

En définitive, il s’agira d’œuvrer pour une meilleure implication des PME en leur garantissant l’accès à la commande publique et une participation effective dans la mise en œuvre de l’instrument innovant qu’est le Partenariat public-privé.

Au-delà de l’objectif de disposer d’une stratégie globale de développement du secteur privé, je voudrais vous dire que le Ministère va se doter de ressources opérationnelles capables d’engager des discussions professionnelles avec tous les porteurs de projets bancables afin de les aider à mieux structurer leurs projets, à lever toutes les contraintes rencontrées au plan opérationnel et à les orienter au besoin vers les instruments de financement mis en place qui constituent des leviers de politique sur lesquels le ministère compte s’appuyer pour arriver à impulser la concrétisation des projets et une bonne dynamique de développement des investissements privés.

Je ne saurais clore mon propos sans vous remercier pour la confiance et la compréhension maintes fois affirmées à l’égard du Gouvernement.

Pour sa part, le ministère en charge de l’économie continuera d’œuvrer au renforcement du dialogue Etat Secteur Privé, au respect des engagements de l’Etat afin de permettre au secteur privé de jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance économique. Nous allons travailler à avoir une feuille de route et se retrouver régulièrement pour évaluer sa mise en œuvre. Le Ministère entend également intégrer dans sa démarche l’élaboration de stratégies nous permettant de pénétrer les marchés des pays avec qui l’Etat du Sénégal entretient des relations de coopération assez dynamique.

C’est le cas de la Chine qui doit envoyer à Dakar une forte délégation devant visiter notre pays les 18 et 19 juin et participer à un forum organisé par l’APIX.

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