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Incohérences dans le secteur de l’éducation et de la formation: La Cosydep en ‘‘fast track’’ pour la résolution des problèmes

Notre pays vient d’organiser l’élection présidentielle qui avait suscité plusieurs interrogations et inquiétudes pour sa stabilité et des conditions favorables à une prise en charge satisfaisante des défis liés au secteur.

Durant cette période, la COSYDEP, après avoir mesuré les véritables enjeux, s’est fortement mobilisée pour jouer un rôle anticipatif de veille citoyenne à travers la campagne « l’Éducation face aux candidats ». En effet, des séances d’audition des candidats à la Présidentielle ont permis d’échanger sur les enjeux et priorités du secteur, mais aussi de recueillir leurs engagements en matière de financement et d’édification d’un système éducatif stable et performant.

Après sa réélection pour un second mandat, le Président de la République a déclaré s’engager, pour les cinq ans à venir, dans une stratégie dite « fast track », pour avancer plus rapidement dans la réalisation des politiques, programmes et projets étatiques. Dans la mesure où cette stratégie permet de travailler au plus vite à la satisfaction des besoins urgents de la population, conformément aux lois et règlements en vigueur, nous l’encourageons naturellement à s’y investir pleinement.

C’est pourquoi, avec l’espoir que le « fast track » se traduise dans les faits, la COSYDEP et ses partenaires, en attendent l’exigence première d’une administration diligente et performante, capable de relever des défis comme :

« Fast Track » sur la question de l’état civil avec les milliers d’enfants sans pièce d’état civil et dont le cursus scolaire est ainsi compromis. Avec les technologies actuelles, nous disposons d’outils remarquables en plus des expériences alternatives réussies dont la valorisation aiderait sûrement à résoudre ce récurrent problème ;

« Fast Track » sur la persistance du phénomène des enfants vivant dans la rue, qui donne à penser que c’est le résultat de tergiversations répétitives sur l’application des mesures prises mais aussi et surtout de l’absence de stratégies adaptées et pertinentes. En effet, nous demeurons convaincus qu’un enfant bien pris en charge dans une structure éducative n’a pas le temps d’errer dans la rue ;

« Fast Track » sur l’existence prouvée de plus d’un million cinq cent mille (1 500 000) enfants encore hors de l’école, ne bénéficiant d’aucune offre éducative ;« Fast Track » sur la stagnation du budget de l’éducation, en dépit de l’accroissement constant des besoins en ressources infrastructurelles, humaines et matérielles ;

« Fast Track » sur les actes de gestion des personnels dont des pesanteurs et lenteurs administratives incompréhensibles poussent l’enseignant à quitter sa classe pour s’occuper de l’évolution de son dossier personnel. Des mesures fortes s’imposent pour que la politique de modernisation de l’administration soit opérationnalisée ;

« Fast Track » sur l’assainissement et la sécurisation de l’environnement des écoles fortement pollué par la « cantinisation », les abris provisoires, la divagation des animaux, les dépôts d’ordures, …

Avec le changement survenu au niveau du management du département de l’éducation, la COSYDEP garde l’espoir que des progrès seront enregistrés dans la prise en charge des questions récurrentes qui plombent l’évolution du secteur de l’éducation et de la formation.

Il reste que les organisations de la société civile sont aussi attendues sur leurs responsabilités à cultiver une synergie d’action et à construire un engagement citoyen effectif pour accompagner davantage l’Ecole sénégalaise à tous les niveaux.

Enfin, l’éducation étant le principal levier du développement durable et le lieu d’institution des valeurs cardinales, la résolution des problèmes récurrents du secteur reste un préalable à tout effort sérieux vers l’émergence.

Fait à Dakar le 28 avril 2019   

Le Conseil d’Administration de la COSYDEP

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